traduit de l'anglais (Jamaïque) par Nathalie Carré
éd. Zulma
20.50 €
Augustown, quartier pauvre de Kingston. En cet après-midi d’avril
1982, Kaia rentre de l’école. Ma Taffy l’attend, assise sur sa
véranda. La grand-mère n’y voit plus mais elle reconnaît entre
toutes l’odeur entêtante, envahissante, de la calamité qui se
prépare. Car aujourd’hui, à l’école, M. Saint-Josephs a commis
l’irréparable : il a coupé les dreadlocks de Kaia – sacrilège
absolu chez les rastafari. Et voilà Ma Taffy qui tremble, elle que
pourtant rien n’ébranle, pas même le chef du gang Angola ni les
descentes des Babylones, toutes sirènes hurlantes.
On dirait bien qu’à Augustown, Jamaïque, le jour de
l’autoclapse – catastrophe aux promesses d’apocalypse – est
une nouvelle fois en train d’advenir. (Présentation de l'éditeur)
" En s'éloignant un peu des préjugés
sur les rasta et l'Afrique, l'auteur nous fait plonger dans la
Jamaïque néocoloniale. Avec beaucoup d'humour et de justesse, la
parole est saisie tour à tour par une poignée de personnages tous
marginaux et pourtant trop ordinaires pour qu'on ait jamais pris la
peine de les écouter. Tous souffrent, du gouverneur à la balayeuse,
tous sont les rouages grinçants de la même meute, et l'auteur m'a
fait aimer chacun d'entre eux.
Kei Miller ne cède ni au moralisme ni
au sentimentalisme, il nous embarque dans un conte rasta superbement
rythmé dans les arômes de poussière et de sueur, auprès d'hommes
et de femmes de vie et de légendes qui crient et chantent leur
résistance. Le récit superbement mené jusqu'au trois-quarts du
livre s'essouffle cependant à partir du moment où l'auteur reprend
la parole à son compte, comme s'il était plus conscient des autres
que de lui-même. L'histoire retombe finalement sur ses pattes et on
referme immanquablement un livre qui marque et qui aime. "
Félix, lecteur émérite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire