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  • mercredi 25 octobre 2017

    Fête du livre jeunesse de St Paul Trois Châteaux

    ça y est, nous pouvons dévoiler la magnifique affiche réalisée par  Beatrice Alemagna pour la 34e édition de la Fête du Livre Jeunesse de St-Paul-Trois-Châteaux, dont nous sommes partenaires...
     
    Découvrez le programme ici : http://www.slj26.fr/
     

    Atelier avec les éditions Benjamins Media

    Retour en images...

     



    mardi 10 octobre 2017

    Un formidable désir de lecture (part one)


    D.R
    Ah, la rentrée littéraire ! Chaque année, nous voyons arriver cette période avec autant de curiosité que d'appréhension… Appréhension à l'idée des dizaines de milliers de cartons qu'il va falloir réceptionner et manipuler chaque semaine (aïe, le dos...), cartons eux même remplis de centaines de milliards de nouveautés - romans, essais, albums jeunesse, etc. - qu'il faudra lire, les uns après les autres ou tous en même temps, le plus vite possible parce que les piles montent, montent, montent sur nos tables de chevetBien sûr nous sélectionnons en amont, bien sûr nous ne pouvons ni ne voulons recevoir l'intégralité de cette avalanche littéraire ! Mais quand même, c'est une période intense de lecture au kilomètre et de bien peu de sommeil.

    Et pourtant ! Comment ne pas se laisser gagner par l'excitation en les déballant, ces fameux cartons ! Comment ne pas se sentir heureux de ce formidable désir de lecture suscité par le bouillonnement éditorial, l'écho médiatique exceptionnel donné aux livres et aux auteurs ! Plus qu'à d'autres périodes de l'année, les livres sont comme des promesses, promesse d'être éblouis, emportés, bouleversés par nos lectures, et même si ces espoirs sont parfois déçus, on se laisse prendre au jeu.

    Alors oui, une fois les piles bien rangées sur nos tables, nous faisons le dos rond, un peu agacés par l'hystérie de la période des prix littéraires, on attend que ça passe, mais que de belles découvertes aussi, que de belles voix que l'on a envie de donner à entendre, voix affirmées d'auteurs que nous aimons déjà et qu'il est bon de retrouver, voix inouïes jusqu'alors et qu'il nous semble avoir toujours connues, voix plus ténues que celles qui dominent le grand concert de la rentrée….
     

    Et parmi celles-ci, écoutez : la voix d'Eka Kurniawan, dans Les belles de Halimunda, (éd. Sabine Wespieser), ample fresque indonésienne tant historique que mythologique construite autour d'une inoubliable lignée de femmes ; celle de Paolo Cognetti dans Les huit montagnes, (éd. Stock), récit d'enfance, de filiation, intimiste et émouvant, et déclaration d'amour aux montagnes (de lui, on avait déjà beaucoup aimé aux éditions Zoé Le Garçon et la montagne) ; la voix singulière d'Ali Erfan dans Sans ombre (éd. de l'Aube), récit glaçant de la guerre Iran-Irak vue à hauteur d'enfant ; la voix chaude de Kei Miller dans By the river of Babylon (éd. Zulma), conte rastafari à la belle maîtrise narrative (chroniqué ici) ; la voix bouleversante et hélas à jamais éteinte de Richard Wagamase dans Jeu blanc (éd. Zoé, qui avaient déjà publié l'an dernier le magnifique Les étoiles s'éteignent à l'aube, chroniqué ici) ; la voix de Joël Baqué dans La fonte des glaces (éd. P.O.L), loufoque épopée d'un charcutier devenu à son corps défendant « une icône de la cause écologique » (et de Joël Baqué on avait adoré La mer c'est rien du tout chez le même éditeur) ; enfin la voix de Baptiste Morizot dans Les diplomates, cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (éd. Wildproject), stimulant essai qui nous invite à « vivre en bonne intelligence avec ce qui, en nous et hors de nous, ne veut pas être domestiqué »…
     
    Allez, laissez nous un peu de temps, et nous vous proposerons d'autres merveilles…
    Claire

    Extases

    T.1 Où l'auteur découvre que le sexe des filles n'a pas la forme d'un X...
    JeanLouis Tripp
    éd. Casterman
    22 €

    A première vue, quand on découvre cette BD, on se sent assez loin de la série « Magasin général », à laquelle est indissociablement lié le nom de Tripp, associé à celui de son compère Loisel avec qui il l'a créée et développée.
    Et finalement… si le lieu et l'époque diffèrent, et le genre puisqu'on est ici face à un récit autobiographique, une parenté se fait, évidente, entre les deux œuvres. Le propos qui apparaissait en filigrane dans « Magasin général » est abordé ici frontalement : défendre la liberté de chacun d'explorer et de vivre sa sexualité, quelle que soit la forme qu'elle prenne, loin de tout jugement moral.
    Dans ce premier volume consacré à ses années « de formation » amoureuse et sexuelle (adolescence, débuts de la vie adulte), Tripp fait preuve d'une joyeuse crudité et d'une honnêteté qui force le respect dans la description de ses découvertes, ses expériences, ses questionnements.

    Il pose ainsi les jalons de ce qui se présente comme une quête personnelle, sans éluder les prolongements sociaux et politiques de cette grande affaire qui prend tant de place dans nos vies...
    Une approche libertaire et réjouissante d'un sujet trop souvent tabou !
     
     
    A lire aussi , tant qu'on y est :
    - L'origine du monde, de Liv Stromqvist (éd. Rackham)
    - Une histoire du sexe, de Philippe Brenot et Laëtitia Coryn (éd. Les Arènes)
    - Le vrai sexe de la vraie vie, de Cy (éd. Lapin)

    L'infini et moi

    Kate Hosford
    Illustrations Gabi Swiatkowska
    Adapté de l'américain par Jeanne Simonneau
    éd. Le Genévrier
    15 €


    Contemplant le ciel étoilé, une enfant se retrouve soudainement confrontée à la notion d'infini : « Combien y avait-il d'étoiles ? Un million ? Un milliard ? Peut-être que leur nombre était aussi grand que l'infini. » Elle se met alors à questionner son entourage pour essayer d'appréhender cette abstraction… Mais chaque définition ouvre à son tour un abîme de questions : « C'est un nombre gigantesque qui grandit encore et encore » ; c'est « une musique écrite dans un cercle, sans fin » ; c'est quelque chose qui se répète « pour toujours »… Mais que pourrait-on souhaiter voir exister pour toujours ? Même le symbole de l'infini, ce 8 renversé qu'elle apprend à tracer, est impuissant à le représenter et à endiguer le questionnement métaphysique de la fillette : « Je commençais à me dire que mes questions sur l'infini pourraient, elles aussi, être sans fin. ».

    Elle trouvera finalement sa propre définition et ainsi l'apaisement de son trouble : l'affection qui la lie à ceux qu'elle aime est aussi grande que l'infini. C'est cela qui lui rend habitable ce monde complexe et insaisissable. « Cette nuit-là, j'ai demandé à Grand-mère si elle voulait bien regarder les étoiles avec moi. Comme j'étais blottie tout contre elle, le ciel ne paraissait plus si immense ni si froid. Il ressemblait davantage à une couverture étincelante qui nous enveloppait toutes les deux. »

    mercredi 4 octobre 2017

    Atelier "Jeux tactiles" avec les éditions Benjamins Media


    Mardi 24 octobre de 14h à 15h15

    Atelier « Jeux tactiles, tu tactiles... » dans le cadre de la tournée anniversaire des éditions Benjamins Media The magical mystery tour !


    « Benjamins Media est un créateur de livres sonores depuis très très longtemps. Comme on ne fait rien comme les autres, on fait du cousu main : illustrations stylisées, histoires rigolotes et porteuses de sens, sons ciselés, livres imprimés sur du papier offset... Quel que soit son âge, l’enfant trouvera un livre à sa taille : S s’il est tout-petit, M s’il a moins de 6 ans et L s’il sait lire. Il veut une version en braille et gros caractères ? On a ! Une version numérique ? On a ! Une version en langue des signes ? On a aussi ! »
     

    Jeux tactiles, tu tactiles est une animation originale où l'on doit regarder avec les mains et brailler si possible… Toucher, « brailler », c'est jouer ! Plusieurs modules sont proposés : découverte de l'alphabet braille, illustration en relief, découverte de jeux en relief dans les livres adaptés de Benjamins Media (labyrinthe, fil d'Ariane…) ; mis bout à bout, ils permettent de développer progressivement le sens du toucher des participants et d'appréhender une approche sensorielle de l'objet livre.
    Atelier animé par Rudy Martel, directeur des éditions Benjamins Media.
    Gratuit.
    Pour les enfants à partir de 3 ans accompagnés d'un adulte.
    Groupe limité à 15 enfants, sur inscription par téléphone (04 75 93 63 89) ou par mail à tiers-temps@wanadoo.fr
     
     

    dimanche 1 octobre 2017

    By the river of Babylon

    Kei Miller
    traduit de l'anglais (Jamaïque) par Nathalie Carré
    éd. Zulma
    20.50 €

    Augustown, quartier pauvre de Kingston. En cet après-midi d’avril 1982, Kaia rentre de l’école. Ma Taffy l’attend, assise sur sa véranda. La grand-mère n’y voit plus mais elle reconnaît entre toutes l’odeur entêtante, envahissante, de la calamité qui se prépare. Car aujourd’hui, à l’école, M. Saint-Josephs a commis l’irréparable : il a coupé les dreadlocks de Kaia – sacrilège absolu chez les rastafari. Et voilà Ma Taffy qui tremble, elle que pourtant rien n’ébranle, pas même le chef du gang Angola ni les descentes des Babylones, toutes sirènes hurlantes.
    On dirait bien qu’à Augustown, Jamaïque, le jour de l’autoclapse – catastrophe aux promesses d’apocalypse – est une nouvelle fois en train d’advenir. (Présentation de l'éditeur)

    " En s'éloignant un peu des préjugés sur les rasta et l'Afrique, l'auteur nous fait plonger dans la Jamaïque néocoloniale. Avec beaucoup d'humour et de justesse, la parole est saisie tour à tour par une poignée de personnages tous marginaux et pourtant trop ordinaires pour qu'on ait jamais pris la peine de les écouter. Tous souffrent, du gouverneur à la balayeuse, tous sont les rouages grinçants de la même meute, et l'auteur m'a fait aimer chacun d'entre eux.
    Kei Miller ne cède ni au moralisme ni au sentimentalisme, il nous embarque dans un conte rasta superbement rythmé dans les arômes de poussière et de sueur, auprès d'hommes et de femmes de vie et de légendes qui crient et chantent leur résistance. Le récit superbement mené jusqu'au trois-quarts du livre s'essouffle cependant à partir du moment où l'auteur reprend la parole à son compte, comme s'il était plus conscient des autres que de lui-même. L'histoire retombe finalement sur ses pattes et on referme immanquablement un livre qui marque et qui aime. "
    Félix, lecteur émérite